Ayant ouvert ses portes en janvier dernier, la nouvelle école primaire des Petits-Explorateurs à Longueuil a été inaugurée officiellement jeudi matin par le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, et le Centre de services scolaire (CSS) Marie-Victorin.

Avec son offre d'éducation alternative, cette école « privilégie les multiapprentissages actifs et collaboratifs », indique le CSS, et peut accueillir 500 élèves, allant de la maternelle 4 ans à la sixième année du primaire. L'établissement, fait notamment de bois et d'aluminium, comprend 22 salles de classe « lumineuses et modernes », un gymnase polyvalent, une cuisine pédagogique et communautaire ainsi qu'une bibliothèque et un atrium central, qui selon Chantal Fortin, directrice de l'école, fait le grand bonheur des enfants, qui peuvent y passer du temps pour faire leurs devoirs. 

En raison de la taille du lot, l'école a été bâtie en forme de « U » plutôt que de forme linéaire comme on voit souvent dans les écoles plus vieilles, ce qui a permis au CSS d'aménager une cour intérieure et une cour extérieur. Située sur le boulevard Quinn, l'école de trois étages arbore aussi plusieurs thématiques liées à la nature, qu'il soit question de montagnes ou de ruisseau, afin de fournir un climat à l'échelle de l'imaginaire des enfants. L'établissement est d'ailleurs basé sur le nouveau modèle que l'on retrouve partout au Québec dans les projets de construction et d'agrandissement d'établissements scolaires. 

Ajoutons que les élèves ont eu leur mot à dire dans l'aménagement de leur nouveau milieu d'éducation. En effet, un sondage a été mené auprès d'eux afin qu'ils puissent choisir les modules de jeux qui seraient installés dans la cour d'école. 

L'ancienne école qui se trouvait au même endroit ne répondait plus aux exigences de sécurité moderne, donc le CSS a dû raser le bâtiment au complet, pour ensuite le reconstruire. Les travaux, qui ont débuté au printemps 2023, ont coûté 41,5 M$, alors qu'ils ne devaient coûter que 27 M$ au départ. L'inflation dans le domaine de la construction explique notamment la flambée du coût de ce projet, mais selon le ministre de l'Éducation, Bernard Drainville, ce phénomène semblerait se calmer, ce qui pourrait permettre au gouvernement de construire ou agrandir davantage d'écoles avec le budget alloué à l'entretien des établissements scolaires. C'est d'ailleurs l'agrandissement de ce budget qui lui a permis de refaire l'école Petits-Explorateurs, qui était jugée prioritaire. En 6 ans, il est passé de 9 G$ à 23.5 G$, soit une augmentation de 160%. 

Selon M. Drainville, malgré les investissements de la CAQ dans l'éducation et les établissements scolaires, il y a beaucoup de retard à rattraper. « On ne fournit pas, parce qu'il y a beaucoup de besoins [...] La date de construction moyenne d'une école au Québec c'est 1967, donc il y a beaucoup d'écoles au Québec qui ont besoin d'entretien et qui ont besoin de rénovations », dit-il. « On pédale, juste pour ne pas reculer, parce qu'avec 3000 écoles à rénover, à un moment donné on va finir par reprendre le dessus, mais il faut continuer à investir, puis c'est l'intention que nous avons. »

La députée de Marie-Victorin, Shirley Dorismond, qui était également présente à l'inauguration, indique que d'autres écoles dans l'agglomération de Longueuil bénéficieront bientôt de nouvelles places. En effet, les écoles primaires Claude-Lafortune, Paul-Chagnon et Rabeau sont toutes trois en pleine phase d'agrandissement, qui devrait s'achever d'ici cet automne. Des travaux d'agrandissement sont également en cours à l’école secondaire internationale Lucille-Teasdale, et rappelons qu'une toute nouvelle école primaire ouvrira ses portes à la rentrée scolaire de 2026 à Brossard.

Tous ces projets devraient aider le CSS Marie-Victorin, qui vit une situation de surplus d'élèves dans tous ses établissements scolaires, en raison d'une forte croissance démographique sur son territoire. Rappelons que quatre projets de construction d'école sur le territoire du CSS, soit deux à Longueuil, un à Saint-Hubert et un à Brossard, qui étaient encore en phase préparatoire, ont été mis sur pause cet hiver en raison des compressions budgétaires de Québec, qui a coupé 409 M$ dans la gestion des actifs immobiliers dans les établissements scolaires l'automne dernier.