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L’indépendance du Québec… mais à quel prix ?

Jeudi 14 septembre 2017 08:50 TVRS

Je m’interroge depuis des décennies sur ce Québec indépendant.
Je m’interroge sur le bien-fondé de cette option.

Je regarde les partis politiques qui se réclament de cette option. Je constate qu’ils ne s’entendent même pas entre eux sur la finalité de leur option. Je constate aussi que les consultations et les négociations entre ces partis politiques s’éternisent et que ces derniers n’en finissent plus de tergiverser. Et que dire des guerres intestines dans chacun de ces partis politiques? Chacun semble détenir le monopole de la vérité, personne ne veut lâcher le morceau.
Je m’interroge toujours et je me dis que, si les politiciens ayant « la même option » ne s’entendent pas entre eux, comment réagiront-ils dans une hypothétique négociation avec le Canada?

J’ose à peine imaginer quelle serait la durée des négociations avec Ottawa, cinq, dix, quinze, vingt ans? Quelqu’un en a-t-il au moins une idée ?

Ne soyons pas naïfs au point de penser que cette période de flottement et d’incertitude ne changera rien dans nos vies. Les interminables pourparlers actuels en santé, environnement, éducation, richesses naturelles, partage des pouvoirs, etc. entre le Québec et Ottawa n’augurent rien de bon dans le domaine des négociations. Le passé n’est-il pas garant de l’avenir?


Qu’en est-il de la péréquation et de la dette canadienne?

Depuis des décennies nous bénéficions de plus ou moins 10 à 15 milliards de dollars de péréquation annuellement.

Je m’interroge sur les impôts que nous devrions assumer collectivement à cause de ce manque à gagner. Car, disons-le, il serait illusoire de croire que nous recevrions ce cadeau durant toute la durée des négociations.

Je m’interroge sur l’effet qu’aurait sur nos vies l’absence de ce flux d’argent provenant des provinces canadiennes plus riches.

Quant à notre part de la dette canadienne, qu’en est-il ? Certains l’estiment à plus de 700 milliards de dollars en 2022. Il faudra nécessairement assumer notre part de ce déficit anticipé.

Je m’interroge sur les conséquences économiques, sur notre qualité de vie, et sur notre bien-être collectif, car c’est de cela dont il s’agit.

Qu’est-ce qui nous attend : une période de flottement et d’incertitude, des négociations interminables? En tout cas, certainement pas une période d’accalmies sans soubresauts!

L’après-négociation qu’en sera-t-il?

Je m’interroge sur les points suivants : aurions-nous une armée, une aviation, une marine? Sûrement, car nous avons des frontières à préserver, n’est-ce pas?

Un autre point d’interrogation : l’unité monétaire. Laquelle serait retenue?
• La monnaie québécoise?
Quelle en serait la valeur à l’échelle internationale?
• La monnaie canadienne?
Faudrait-il que le reste du Canada accepte cette éventualité?
Quelles seraient alors les modalités rattachées à une telle
acceptation?
• La monnaie américaine?
Dans ce dernier cas hypothétique, bien sûr il y aurait négociations.
Quelle en serait la durée? Quels résultats devrions-nous alors
envisager?

Un pays indépendant veut dire aussi obligations internationales i.e. : ambassades, consulats, passeports, douanes, représentations internationales, barrières tarifaires, circulation des biens et services, traités, etc.

Prenons deux simples exemples :
• La voie maritime du Saint-Laurent
Je ne peux m’imaginer la complexité reliée à ce dossier. Nous pourrions y arriver, mais à quel prix? Le coût en vaut-il la chandelle? La destination des marchandises qui transitent par cette voie maritime est à la fois canadienne et américaine, dans ce dernier cas, quelle sera la réaction des américains?

• La négociation de l’Aléna
Il faudra reprendre le tout à zéro, avec cette fois-ci un autre intervenant, le Canada.

Ce ne sont que de simples exemples….

Je m’interroge depuis des décennies sur les coûts rattachés à l’hypothétique indépendance du Québec. Peut-on être clair et répondre à cette question : Combien cela va-t-il coûter ?

Je m’interroge sur l’après-négociation. Il est reconnu que présentement nous recevons plus que ce que nous donnons en taxes et impôts au Canada. Par quoi comblerions-nous cette insuffisance monétaire?

Le taux de natalité

Le taux de natalité des québécois dits de souche est à la baisse depuis plusieurs décennies. Pour compenser cet état de fait, il faut accepter de l’immigration massive avec ce que cela comporte. Cela change et changera nos us et coutumes. Quel sera le visage du Québec dans 10 ou 15 ans? L’arrivée massive de ces nouveaux migrants changera certainement la mise.

Les réponses se font toujours attendre

Les réponses à ces questionnements sont toujours d’actualité mais elles se font toujours attendre. Avant de plonger dans une telle aventure, un tel projet, ne devrions-nous pas analyser le bourbier dans lequel nous pourrions être amenés?

J’ai beaucoup voyagé à travers le monde et à chaque fois que je reviens dans mon pays, je me dis que je suis bien chanceux de vivre au Québec et par voie de conséquences au Canada. Je n’ai toujours pas trouvé d’endroit où il fait aussi bon vivre, où le sentiment de liberté est si grand. La liberté me semble-t-il est un bien précieux qu’il faut à tout prix conserver.

Je m’interroge toujours : Sommes-nous si oppressés que cela au Canada?
Si oppression il y a, de quoi alors, s’agit-il?

J’attends toujours des réponses…

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