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Transport adapté à Longueuil : L'AUTAL réitère ses demandes auprès du gouvernement

Jeudi 05 décembre 2024 11:19 Édouard Desroches
Image : Archives TVRS

L'Association des usagers du transport adapté de Longueuil (AUTAL) demande un rétablissement du transport adapté au Québec, en dénonçant les impacts de la Loi 17, adoptée en 2020, sur l'industrie du taxi.

La Loi 17, qui se voyait comme une véritable réforme du fonctionnement de cette industrie, a entre autre aboli le système de permis de taxi, ce qui a fait place, au cours des dernières années, à une escalade de la présence des chauffeurs Uber sur le marché. Selon l'AUTAL, la situation chaotique du secteur a un grand impact sur le transport adapté. Avant l'adoption de la loi, les taxis effectuaient « 70 % des déplacements en transport adapté au Québec », ce qui n'est plus le cas, selon Martin Morin, directeur général de l'AUTAL.

Une diminution de service

« Les permis de taxis n'avaient plus de valeur aux yeux du gouvernement », explique M. Morin. « Je connais beaucoup de chauffeurs qui ont laissé le service du transport adapté pour vendre leur permis avant la mise en oeuvre de la loi 17 [...] Parmi ces chauffeurs, il y avait des chauffeurs de taxi régulier, mais également des chauffeurs de taxi adapté », ajoute-t-il. Résultat : l'offre de transport pour les personnes handicapées a diminué, et selon le directeur, plus on s'éloigne des milieux urbains, plus la situation est pire. 

« Depuis six ans, les usagers peinent à se déplacer pour leurs besoins essentiels, soit pour aller à l’école, au travail, recevoir des soins ou pratiquer des loisirs », déplore l'association dans une lettre ouverte publiée mercredi, qui s'adresse directement au premier ministre du Québec, François Legault. 

Des formations inadéquates et un service souvent fautif

Martin Morin indique que malgré l'exode des chauffeurs de taxis adaptés, les usagers de Longueuil peuvent tout de même se fier au Réseau de transport de Longueuil (RTL) pour obtenir du service. Cependant, ce dernier est parfois inadéquat. En effet, l'AUTAL compile des plaintes liées à plusieurs problèmes tels que du langage inadéquat de la part des chauffeurs, des retards et de l'insalubrité dans les véhicules. Il arriverait même parfois que les chauffeurs déposent des usagers à la mauvaise adresse, ce qui peut constituer un gros problème pour la clientèle non-voyante. 

Ces enjeux pourraient être liés à des problèmes de formation des conducteurs. M. Morin explique qu'avant l'adoption de loi 17, la formation de transport adapté était beaucoup plus exhaustive. Il déplore également le manque d'uniformité dans cette formation, en indiquant qu'elle diffère d'une société de transport à l'autre.

D'autres bémols viennent s'ajouter à la problématique, tels que le coût des camionnettes de transport adapté, et la hausse générale de la demande de ce service, due, entre autres, au vieillissement de la population.

Trois demandes distinctes 

L'AUTAL lance donc trois recommandations au gouvernement du Québec « pour améliorer rapidement et de manière significative les services de transport adapté » :

- La création d’un programme gouvernemental de recrutement de chauffeurs pour le transport adapté, pour tout le territoire du Québec, et de valorisation de cette profession;
- La création d’un programme gouvernemental rémunéré de formation obligatoire des chauffeurs œuvrant en transport adapté aux personnes handicapées;
- La création d’un programme d’aide financière spécifique en transport adapté pour répondre à la demande de véhicules universellement accessibles.

Rappelons qu'en novembre dernier, l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) annonçait un projet de mutualisation des services de transport adapté dans le Grand Montréal, afin d'améliorer la performance du service. Alors que le projet n'en est qu'à ses débuts, et qu'il devrait prendre forme en 2026, M. Morin doute de l'efficacité de l'idée.

« Comment tu veux augmenter ton service de transport adapté quand tous les départements gouvernementaux ont une commande de serrer la ceinture ? Et deuxièmement, on a un déficit de 11 milliards ! On n’est pas nés de la dernière pluie ! », s'exclame-t-il. Le directeur de l'AUTAL croit qu'une centralisation des services dans les prochaines années augure mal pour le transport adapté dans la région. 

 

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