L’intelligence artificielle dans la vie de nos animaux : gadgets utiles ou dérive technologique?
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| Image générée par IA |
COMMUNIQUÉ: Un collier qui surveille la santé de votre chien, une caméra qui détecte les émotions de votre chat, une application qui traduit ses miaulements… L’intelligence artificielle s’invite désormais jusque dans les foyers des amoureux des animaux. Cette vague technologique promet de nous aider à mieux comprendre nos compagnons et à veiller sur eux mais elle soulève aussi plusieurs questions.
Une révolution « pet tech » en plein essor
Le marché mondial des technologies pour animaux dépasse déjà les dix milliards de dollars, et le Canada n’y échappe pas. Colliers connectés, distributeurs automatiques, litières intelligentes, caméras interactives… des entreprises proposent maintenant des produits capables d’analyser l’activité, le sommeil ou même l’humeur d’un animal. BeroAI, située à Montréal, développe notamment une technologie d’IA “multimodale” pour analyser les émotions et les comportements des chiens — via audio, vidéo, capteurs, etc.
Certaines applications comme MeowTalk ou Petpuls utilisent des algorithmes pour interpréter les sons émis par les animaux, tandis que d’autres, comme Whistle ou FitBark, enregistrent les données de santé et d’exercice. L’objectif : offrir aux propriétaires un aperçu inédit du bien-être de leurs compagnons.
L’IA au service de la santé animale
Les avancées les plus prometteuses concernent la prévention. Des start-ups comme Anivive ou PetDx exploitent l’IA pour repérer plus tôt certains troubles de santé, en croisant des données comportementales et physiologiques. Au Québec, des vétérinaires commencent aussi à s’y intéresser : des applications permettent déjà de détecter les changements d’habitudes (inactivité, perte d’appétit) avant qu’ils ne deviennent préoccupants.
Ces outils ne remplacent évidemment pas l’expertise vétérinaire, mais ils peuvent devenir des alliés précieux pour un suivi plus régulier et plus personnalisé.
Gadget ou véritable avancée?
Si l’innovation fascine, son coût peut refroidir : les colliers intelligents se vendent entre 100 $ et 400 $, souvent avec abonnement mensuel. Et tous ne sont pas fiables : plusieurs produits donnent encore des résultats approximatifs.
Bonne nouvelle : des entreprises locales comme Miaw Tech Montréal ou Pawmetrics Canada misent sur des produits plus abordables et conçus pour les besoins des propriétaires québécois.
Certains experts rappellent cependant qu’un lien de confiance et d’observation reste plus précieux qu’un capteur. L’Association canadienne des médecins vétérinaires (ACMV) conseille aux personnes de communiquer avec l’organisme de réglementation de leur province ou territoire pour obtenir de l’information à jour sur les normes et les politiques pertinentes concernant l’usage des technologies liées à l’intelligence artificielle dans leur province ou territoire.
Technologie et éthique : trouver l’équilibre
Ces outils soulèvent aussi des questions de vie privée : que deviennent les données collectées? Et à force de tout mesurer, ne risque-t-on pas de transformer nos animaux en objets connectés?
L’essentiel reste de voir l’IA comme une aide, non une surveillance. Nos animaux ont besoin de présence, d’attention et de jeux bien plus que d’algorithmes.
