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Longueuil avec le pire bilan de déversements des eaux usées encore cette année

Jeudi 28 octobre 2021 12:00 Juliette Poireau

Pour une nouvelle fois cette année, la Ville de Longueuil détient le pire bilan de déversements des eaux usées non traitées dans la nature parmi toutes les municipalités du Québec. Fondation Rivières dévoile son palmarès.

Selon le classement de Fondation Rivières, la Ville de Longueuil possède un indice d’intensité de 18 305 703, soit près de trois fois plus par rapport à l’indice de Trois-Rivières (6 766 832), la seconde ville avec le pire bilan.

Les données démontrent également un écart important entre l’indice d’intensité des déversements par habitant, alors que celui de Longueuil est de 45,3, et celui de Trois-Rivières est de 9,8.  

Rappelons que l’indice d’intensité, développé par Fondation Rivières, tient compte de la taille des ouvrages qui ont débordé et de la durée des déversements.

En 2020, il y a eu 200 jours distincts d’émissions d’eaux usées sur le territoire de Longueuil, pour un total de 1 013 déversements. Le temps cumulé des déversements l’année dernière à Longueuil est de 487 026 minutes, soit environ 340 jours. En plus de rester avec un mauvais bilan, Longueuil a réussi à l’empirer entre 2019 et 2020.

André Bélanger, directeur général de Fondation rivières, remarque deux problèmes à Longueuil : la multiplication des développements dans endroits connectés au réseau d’égouts et l’absence d’une stratégie pour limiter la minéralisation des sols.

En entrevue, il soulève plusieurs solutions pour ralentir les déversements à Longueuil : « Déjà, il faudrait protéger les milieux humides, car ce sont des filtres naturels qui réduisent les déversements lors de précipitations. Ensuite, il faut développer sous le principe de “ville éponge” en orientant l’eau de pluie vers le gazon au lieu de la diriger vers les égouts. Et puis, il faudrait qu’un litre d’eau soit retiré pour chaque litre d’eau ajouté dans le réseau pour garder un débit égal. »

Des moratoires peuvent être des solutions à court terme pour protéger les vieux réseaux d’aqueduc en ralentissant certains développements.

Pour André Bélanger, Longueuil a du rattrapage à faire pour réparer son réseau. « À Longueuil, ce sont de gros ouvrages qui débordent, ce qui explique l’importante quantité d’eaux usées déversées, soutient-il. Il faut débloquer les montants nécessaires pour régler ces problèmes qui sont catastrophiques pour l’environnement. Lorsque Longueuil réparera la quinzaine d’endroits qui coulent, un changement important sera observé dans notre palmarès. »

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