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Le Centre des femmes de Longueuil pour une relance féministe

Mardi 23 février 2021 13:00 Juliette Poireau

Le Centre des femmes de Longueuil appuie la Déclaration commune des centres de femmes pour une relance féministe rendue publique lundi par L’R des centres de femmes du Québec.

Selon les centres de femmes, les femmes font partie des groupes ayant été le plus frappés par la pandémie de COVID-19, notamment en raison de leur profession et de leur implication dans la société. Par exemple, les femmes racisées sont surreprésentées dans plusieurs des domaines qui ont été durement touchés par la crise, comme dans les milieux de vie et de soins.

« Les statistiques démontrent que 68 % des emplois perdus étaient occupés par des femmes, souligne Sophie Tétrault-Martel, organisatrice communautaire du Centre des femmes de Longueuil. On pense notamment aux services publics, à la restauration ou l’hôtellerie. Sans compter que la plupart des postes au front sont eux aussi occupés par des femmes, ajoute-t-elle. »

En effet, de nombreuses femmes travaillent dans les secteurs les plus touchés par la pandémie, dont le milieu scolaire, les milieux hospitaliers et de soins de santé ou le milieu communautaire.

La pandémie a accentué les inégalités, selon Sophie Tétrault-Martel, particulièrement pour les femmes racisées qui vivent plus de violence depuis le début de la crise. La déclaration demande d’ailleurs des mesures pour les femmes immigrantes travailleuses afin qu’elles obtiennent la résidence permanente et qu’elles soient reconnues pour leur contribution. 

Par ce manifeste, les centres de femmes du Québec veulent démonter au gouvernement qu’une relance féministe, c’est possible. « On veut apporter une nouvelle lunette au gouvernement afin de rétablir le filet social qui se désagrège depuis trop longtemps », soutient Sophie Tétrault-Martel.  

Le Centre des femmes de Longueuil doit rencontrer les députés Catherine Fournier de Marie-Victorin et Lionel Carmant de Taillon, pour leur présenter leur vision d’une relance juste et équitable.

À Longueuil, les problématiques soulevées par l’organisme concernent la crise du logement et le manque de services pour les femmes victimes d’agression sexuelle. « Il est temps de revoir nos façons de faire, déclare Sophie Tétrault-Martel. Si la pandémie peut nous donner ça, prenons le temps de se pencher vers une société plus juste. »

Les Centres de femmes sont en fait « contre une relance économique post-covid à saveur d’austérité, investissant uniquement dans les secteurs à prédominance masculine et destructrice de notre environnement », faisant référence à la Loi 61 et la future Loi 66.

Plusieurs revendications spécifiques accompagnent le manifeste. Pour les centres de femmes, une relance féministe doit : donner la priorité à la santé et au bien-être des femmes; donner la priorité aux travailleuses ainsi qu’à leurs communautés; renforcer la résilience pour prévenir de futures crises et leurs conséquences sociales; renforcer la solidarité et l’équité entre les communautés.

Pour ce faire, les organisations féministes demandent au gouvernement d’investir davantage dans le filet social par le financement des services publics et parapublics, de rendre les services institutionnels plus accessibles, d’investir dans les milieux de travail principalement féminins, de reconnaître le travail des femmes, de hausser le salaire minimum à 15 $ de l’heure, de rehausser le financement des organismes communautaires œuvrant auprès des femmes, d’assurer une représentation équitable dans les postes décisionnels, ou encore d’investir dans les logements sociaux.

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