Northvolt a bel et bien déversé des contaminants vers le Richelieu
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Photo : Northvolt |
Ce que Northvolt niait fermement il y a quelques mois s'est avéré être vrai : le fabricant de batteries suédois a bel et bien déversé une quantité surélevée de substances toxiques vers la rivière Richelieu, résultat des travaux de construction de sa méga-usine à Saint-Basile-le-Grand, dont l'avenir est à ce jour incertain.
Selon un article paru dans Le Devoir, le ministère de l’Environnement du Québec a émis deux avis de non-conformité à l'entreprise, qui aurait dépassé un total de 18 fois, entre juin et décembre 2024, la quantité de déchets qu'il lui est permis de rejeter selon les normes environnementales. Les substances entraînées par la pluie, qui cheminent du chantier jusqu'à la route 223 pour finalement assaisonner les sols près de la rivière, sont multiples.
Les vérifications par le gouvernement font notamment état de matières en suspension, de métaux, et d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) cancérigènes. Rappelons qu'en décembre 2024, la Société pour la Nature et les Parcs du Canada (SNAP Québec), le Comité Action Citoyenne - Projet Northvolt (CAC) et la Société pour vaincre la pollution (SVP), avaient présenté des résultats d'échantillons de sols contaminés, qui démontraient une présence élevée de ces substances cancérigènes.
Northvolt s'était défendu à ce moment en déclarant que puisque ces échantillons de sol provenaient de l'extérieur de son terrain, situé à McMasterville et Saint-Basile, qu'il était impossible de prouver que les contaminants provenaient de son chantier. Le phénomène du ruissellement, qui ne se pas arrêter par les limites établies entre des terrains, a été particulièrement fort au printemps et à l'automne 2024 en raison des fortes pluies, selon les organismes et citoyens qui ont mené les études, et il aurait ainsi pu contribuer au déplacement de ces contaminants. Le site de Northvolt ayant un fort historique industriel, de nombreux contaminants se trouvaient déjà dans ses sols bien avant l'arrivée du projet de filière batterie du gouvernement du Québec. Cela dit, en détruisant des milieux humides et en déplaçant les sols lors de ses travaux, Northvolt aurait ramené à la surface ce mélange de substances et contribué à son ruissellement vers l'extérieur du site.
L'entreprise, qui est tenue de veiller à décontaminer le site, explique les résultats d'analyse du gouvernement par la faible capacité de dilution du milieu environnant, et indique également que ses déversements dans le Richelieu sont sous les seuils de dépassement des normes environnementales. Sur le groupe Facebook du CAC, plusieurs citoyens ont accueilli la nouvelle comme une confirmation de ce qu'ils avaient déjà prouvé en décembre dernier. Une porte-parole du groupe a d'ailleurs indiqué que d'autres échantillons de sol ont été prélevés par des citoyens la semaine dernière dans le secteur du chantier, où les travaux sont interrompus indéfiniment en attendant qu'un acheteur relance le projet.