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Accès aux plans d'eau: des pêcheurs manifesteront à Varennes

Mardi 31 mai 2016 16:15 TVRS

L'Association des pêcheurs sportifs du Québec compte rassembler ses membres, samedi à Varennes, pour dénoncer la privatisation par les municipalités de l’accès aux plans d’eau pour la pêche.

Elle s’oppose aux coûts toujours grandissants de l’accès à l’eau, imposés par les municipalités.

«L'une des dernières rampes de mise à l'eau qui était encore gratuite jusqu'au 2 mai, à l'Île Charron, est maintenant payante», a donné comme exemple Stéphan Bourgeois, président de l’Association.

Selon cette dernière, il en coûterait désormais 30 $ par jour, ou 400 $ pour la saison, si vous n’êtes pas résident de Longueuil, pour pêcher à cet endroit.

Certaines villes de la Rive-Sud n’offrent pas le tarif quotidien pour les non-résidents, et la seule option pour les pêcheurs est donc de payer le tarif saisonnier. Varennes demande 600 $, tandis que Contrecoeur et Verchères exigent 300 $. Des prix, donc, qui varient grandement d’une ville à l’autre.

«Pratiquement toutes les municipalités ceinturant la grande région de Montréal exigent un montant variant entre 20 et 30 $ par jour ou un tarif saisonnier de plus de 200 $», a expliqué M. Bourgeois.

«Les rares rampes de mise à l'eau encore gratuites donnent accès pour la plupart à un secteur du fleuve enclavé et qui a peu d'intérêt pour les pêcheurs sportifs.»

Le mordu de la pêche craint d’ailleurs que plusieurs des sportifs abandonnent la pratique et que cette dernière soit désormais réservée aux gens qui en ont les moyens financiers.

Il s’inquiète aussi des éventuels impacts sur l’économie, notamment sur le tourisme local et sur la vente de produits reliés à la pêche sportive.

D’ailleurs, 50 000 permis de pêche de moins auraient été vendus en 2015 par rapport à l'année précédente.

«De ces 50 000 personnes de moins qui pêchent au Québec, combien achèteront un permis de pêche aux États-Unis ou en Ontario?», a questionné M. Bourgeois.

Projet-pilote

Conscient du problème, le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs invite cet été les municipalités du Québec à soumettre un projet-pilote pour démocratiser l’accès aux sites de pêches.

Les villes pourraient recevoir une aide financière équivalente à 40 % du projet, octroyée par Québec grâce aux fonds perçus par la vente de permis de pêche et de chasse.

«Nous sommes soucieux de garantir aux pêcheurs québécois l’accès au fleuve Saint-Laurent et aux plans d’eau afin de leur permettre de pratiquer ce sport, mais aussi d’encourager la relève à s’y initier», a expliqué le ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs, Laurent Lessard.

Une proposition qui ne va toutefois pas assez loin pour l’Association des pêcheurs sportifs du Québec, bien qu’on avoue qu’il s’agit «d’un pas dans la bonne direction».

«Ce projet pilote, qui est laissé au bon désir des municipalités d'y adhérer ou pas, ne réglera pas les problèmes d'accès aux lacs où les coûts quotidiens servent uniquement à décourager les non-résidents», croit M. Bourgeois.

Il demande l’intervention du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire, qui «seul peut imposer des conditions strictes aux villes», notamment l’instauration d’un prix plafond pour l’accès au cours d’eau ou l’obligation de conserver des parcelles de terrains riveraines publiques.

Le rassemblement de l'Association est prévue dès 9 h, au parc de la Commune, dans le cadre de la Fête de la pêche.

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