La matinée a commencé par une série de courtes allocutions, dont une du ministre de la Culture et des Communications, M. Luc Fortin. Laissant son texte de côté, le ministre a fait un plaidoyer sensible envers la culture comme une saine habitude de vie, en témoignant de ses propres expériences familiales. Le ton était donné et le sujet bien campé! L’événement s’est poursuivi avec la tenue de tables de travail réunissant une douzaine de participants. Ces derniers étaient invités, par une animation favorisant la libre prise de parole, à échanger et à donner leur point de vue selon quatre grands axes :

-Le rôle de la culture dans l’épanouissement identitaire et personnel des jeunes
-Le rôle de la culture dans l’épanouissement social des jeunes.
-Le rôle de la culture dans l’épanouissement professionnel des jeunes.
-Le rôle du milieu local dans le développement de la citoyenneté culturelle des jeunes.

Animateur d’une de ces tables, j’ai été à même de constater l’engouement et la ferveur que le sujet suscitait chez les participants qui provenaient de différents ministères, du milieu scolaire, de la petite enfance et du municipal. Les échanges ont été riches et les propositions constructives. L’événement s’est terminé par une assemblée plénière où chaque groupe partageait cinq propositions jugées prioritaires. Ces propositions et les constats issus des discussions nous serviront de base à la rédaction d’un futur plan d’action national en faveur de la citoyenneté culturelle des jeunes.

Il serait trop long d’énumérer ici les propositions énoncées. Elles feront l’objet d’un bilan qui sera rendu public prochainement. Je m’attarderai par contre à l’une d’entre elles qui me semble particulièrement importante et surtout fondamentale : l’accès à la culture et l’éducation culturelle doivent être valorisés et intégrés dès la petite enfance tant dans les milieux d’apprentissage que familiaux et bien entendu, perdurer tout au long du développement, de l’enfance à l’âge adulte. Il a beaucoup été question dans les médias, cet automne, de statistiques dramatiques et alarmantes concernant l’analphabétisme au Québec. Quand on apprend que l’absence de livres à la maison et le manque de stimulation quant à l’importance de la lecture est l’une des causes principales de l’analphabétisme, il semble clair que l’éducation culturelle, son accès et sa valorisation ont un rôle prédominant à jouer. Une éducation culturelle de qualité, une fréquentation accrue aux activités culturelles et le développement du potentiel créatif des jeunes n’auraient-ils pas un effet positif, direct ou indirect, sur l’alphabétisation?

Quoi qu’il en soit, il y a urgence d’agir, de réfléchir à notre système éducatif et à nos valeurs en tant que société pour que tous les Québécois soient des citoyens alphabétisés, culturellement éveillés et éduqués. C’est une responsabilité de nos décideurs, mais également une responsabilité collective.

Le CMCC  affirme et poursuit son engagement

Le CMCC et son équipe poursuivent leur engagement en faveur du développement de la culture chez les jeunes et de son intégration comme saine habitude de vie. Le 13 décembre prochain, nous collaborerons avec le Regroupement des CPE de la Montérégie et la Direction régionale du ministère de la Culture et des Communications à l’organisation d’une journée autour de l’éveil culturel des tout-petits. L’objectif de cette journée est de sensibiliser les décideurs du milieu de la petite enfance à l’importance des arts et de la culture dans la vie personnelle, familiale et sociale de tous les enfants. Nous travaillons également à la rédaction d’un mémoire qui sera déposé au nom du Réseau des conseils régionaux de la culture du Québec dans le cadre des consultations sur la réussite éducative menées par le ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur. Finalement, début 2017, nous planifions la tenue d’une journée de réflexion et de partage autour de la citoyenneté culturelle des jeunes.

Bref, la citoyenneté culturelle est un enjeu qui nous est cher et pour lequel nous nous impliquons activement et continuerons de nous impliquer dans les mois et années à venir, tant à l’échelle régionale que nationale. La croisade est loin d’être finie et la partie, loin d’être gagnée. Forts de nos fragiles acquis, nous devons plus que jamais poursuivre notre engagement et notre mobilisation collective.